Cette journée c'est un petit cadeau dans notre voyage, une surprise plus qu'agréable ! Quand on a commencé à parler d'un voyage en Argentine avec Alison, il y a tout de suite deux endroits qui se sont imposés comme des incontournables : le Fitz Roy et le Perito Moreno. On ne pouvait pas imaginer aller en Argentine et ne pas rencontrer ces deux colosses... Ces deux noms nous faisaient rêver... Mon esprit vagabondait, je m'y voyais déjà.
Seulement, nous partons à la mauvaise saison. Après quelques recherches, on se rend compte que les sentiers du Fitz Roy risquent d'être enfouis sous la neige et impraticables... Désenchantement... Du coup, on se dit qu'aller au Perito Moreno ce serait descendre très au sud de la Patagonie « juste » pour ça. Un aller-retour qui coûterait très cher. Alors, on se fait à l'idée que nous ne verrons ni le Fitz Roy ni le Perito Moreno. Ce n'est pas grave, cela nous obligera à revenir en Argentine un jour !
Nous ne devrions donc pas être là aujourd'hui. Si on avait suivi notre plan initial, on serait de retour à Buenos Aires, avant de partir en Asie dans quelques jours. Sauf qu'on a craqué ! Alison et Thomas ne souhaitaient pas spécialement passer plusieurs jours à Buenos Aires, et nous, nous avions la possibilité de décaler notre vol. Et surtout, en n’allant voir aucun de ces deux sites, on avait un sentiment de manque, de voyage inachevé, incomplet, on était un peu frustrés. Quand on était à Mendoza, on a donc décidé de s'octroyer trois jours à El Calafate, pour voir le Perito Moreno. Alison et thominou pourront rentrer en France avec un rêve atteint. Ils auront commencé leur voyage par les chutes d'Iguazu et le termineront par le Perito, et c'est plutôt pas mal.
Nous, nous avons décidé de décaler notre départ en Asie de 10 jours. Je suis vraiment tombée amoureuse de la Patagonie, ses paysages à perte de vue, son immensité m'ont séduite . Alors je ne pouvais pas partir sans affronter un autre colosse, la semaine prochaine nous irons gravir le Fitz Roy (si la météo est de notre côté). Edit : nous ne sommes finalement pas allés à El Chalten, ce sera pour la prochaine fois !
Pour nous rendre jusqu’au Parc national Los Glaciares, nous avons loué une voiture. À quatre cela nous revenait moins cher que 4 tickets de bus et surtout ça nous donnait la possibilité de vadrouiller aux alentours. Le parc est situé à 78 km d’El Calafate. Pour le rejoindre, nous empruntons la route 11. Les paysages sont déjà magnifiques, nous longeons un lac où nous apercevons des icebergs flotter. Nous en prenons déjà plein les yeux, ça promet pour le reste de la journée. Nous arrivons à l’entrée du parc où chacun paie les 330 pesos de droit d’entrée. Nous roulons encore une vingtaine de kilomètres dans l’enceinte du parc national, coincés entre le lac sur la gauche et la forêt de conifères à notre droite. Sur la route, nous faisons plusieurs arrêts, le Perito Moreno commence à apparaître, d’abord au loin, puis plus nous avançons, plus il se dévoile et grandit. Du parking, nous descendons vers les passerelles aménagées qui nous guideront aux pieds du glacier, et l’émerveillement commence.
La rencontre avec un colosse
L'Argentine est tellement immense, que finalement on n'est pas étonnés de se retrouver face à cette interminable étendue de bleu, ce mastodonte de glace. Rien ne peut être petit en Argentine. Lacs infinis, sommets inatteignables, pampa à perte de vue... Alors, on savait d'avance qu'on ne verrait pas qu'un petit glaçon.
Malgré ça, jamais je n'aurais pu imaginer me retrouver devant un glacier aussi immense, une étendue de glace qui émerge de la montagne. On n'arrive même pas à apercevoir son origine, le glacier naît bien avant son émergence de la montagne, à plusieurs kilomètres de nous. Nous sommes face à un champ de glace infini, interminable. Et nous, nous sommes tout petits, minuscules. C'est la deuxième fois dans ce pays qu'on se sent ridiculement humain... La nature est forte pour nous remettre à notre place.
Le Perito Moreno, c’est immense (devant nous, le mur de glace fait 70m de haut), c'est bleu, c'est beau, c'est inimaginable.
C’est un des rares glaciers au monde encore vivant, chaque année il poursuit sa progression. Il lui arrive de venir rencontrer la pierre, il se retrouve piégé. Sous la tension, il est comprimé, il craque, un pan se détache. Alors le glacier recule un peu et il a à nouveau de l'espace pour reprendre sa croissance.
Tous les jours, des blocs de glace se détachent. Le glacier chauffe sous les rayons du soleil, il se fissure et un bloc tombe et dérive sur le lac. Nous entendons ces chutes. Nous devinons qu'un bloc de glace vient de se détacher, car soudain un bruit évoquant une détonation, ou un coup de tonnerre quand la fissure se produit plus loin, dans les entrailles du monstre, vient rompre le silence. Nous repérons quelques glaçons qui tombent dans l'eau, on aperçoit les ondes sur la surface de l'eau. De là où nous sommes, cela nous paraît être de petits bouts de glace, mais je suis sûre que de plus près ils ne doivent pas être si petits. Il n'y a qu'à voir la taille des icebergs qui dérivent... On reste un moment devant le glacier, on attend le prochain craquement, on essaie de repérer où le bloc est tombé. Mais l’étendue à surveiller est bien trop grande, il n’est pas possible de tout voir d’un seul regard. Alors, souvent quand nous regardons à droite, ça craque à gauche, et inversement… La nature aime se jouer de nous.
On finit par ressortir du parc, tout émerveillés. Il est encore tôt alors on poursuit notre escapade vers le lac Roca. Le loueur de voitures nous a dit que c’était un endroit magnifique. Et il avait raison. Nous sommes seuls au monde sur la piste de terre. La lumière de fin de journée rend le paysage exceptionnel. Après ce petit détour, nous retrouvons la route15 qui nous ramène à El Calafate. Le retour se fait en silence, chacun est dans ses pensées, essaye de réaliser ce qu’il vient de voir.
Infos pratiques :
- Pour nous rendre de Bariloche à El Calafate nous avons pris l’avion. Le trajet en bus était vraiment trop long. Nous avons pris nos billets quelques jours avant, directement à l’agence Aerolineas de Bariloche, où le prix était 100 € moins cher que sur leur site internet (on n’a pas compris pourquoi…). Au final, nous avons eu l’aller à 160 €.
- À El Calafate, nous avons dormi à l’auberge de jeunesse America del Sur. C’est une auberge immense, mais propre et conviviale. Chaque dortoir de quatre lits a sa propre salle de bain. Un bon rapport qualité/prix.
- La location de voiture nous est revenue à 1250 pesos dans une petite agence (je ne souviens plus du nom, mais c’est celle juste à gauche avant de traverser le pont pour aller dans le centre-ville depuis l’auberge). Nous n’avons pas eu le choix de l’agence car nous avons cherché une voiture la veille de notre excursion, et c’était la seule où il leur restait un véhicule.
- Attention, il n’y a pas de DAB à El Calafate, et pas d’agences de change ! Il y a un resto où ils font du change, mais vous imaginez bien que le taux n’est pas du tout intéressant. Pensez donc à faire du change avant.
- On n’a pas de restaurants à vous conseiller. C’est une ville très touristique, il y a des dizaines de restaurants dans la rue principale. On en a testé 2-3 et ils étaient tous médiocres (et chers). Préférez une auberge avec cuisine.
- De El Calafate nous avons pris un vol vers Buenos Aires avec LAN pour 203 €.
alisonil y a 8 ans
on retournera sans souci finir la patagonie....les rando, le fitz roy, la péninsule valdes, Ushuaïa....encore de quoi passer 4 semaines hihi
Répondre